Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Comité départemental des Pyrénées Orientales et de l'Aude

Qu'est-ce que le Sionisme ?

Qu'est-ce que le Sionisme ?

Le sionisme, une idéologie émancipatrice et non excluante

« Les temps messianiques auront lieu lorsque les juifs regagneront leur indépendance et retourneront tous en terre d’Israël » Maïmonide

Le sionisme (du nom de la colline de Sion sur laquelle fut bâtie Jérusalem) est une idéologie politique émancipatrice qui repose sur l’existence pour les juifs d’un centre spirituel (C’est un contrat entre D.ieu et le peuple d’Israël), territorial (La Bible dit « depuis le fleuve d’Égypte jusqu’au fleuve Euphrate) et politique (peuplé prioritairement par les juifs, la terre d’Israël ou Eretz Israël soit les deux royaumes de Juda et d’Israël). Il s’agit d’abord d’une réparation historique visant à redonner aux juifs victimes d’exactions, de pogroms ou de citoyennetés tronquées partout où ils ont fait souche depuis l’annexion du Royaume d’Israël par l’empire romain c’est à dire depuis plus de deux millénaires, une terre, un état, un lieu de transmission et de mémoire.

La terre en question est la Palestine, telle que dessinée par les ottomans à la fin du XIXème siècle, puis après la première guerre mondiale, la Palestine dite mandataire sous pouvoir britannique : celle-là même que la Bible désigne comme la terre des hébreux.

Le mouvement sioniste naît logiquement dans le monde ashkénaze, à la fois directement en butte aux pogroms et porteur d’une intelligentzia consubstantielle de la pensée des Lumières qui a donné son élite aux peuples de la Mitteleuropa. Mais c’est l’affaire Dreyfus, par son caractère emblématique et à bien des égards prémonitoire qui va mettre le feu aux poudres et porter Theodor Herzl à prendre l’initiative du Congrès Sioniste. Comment imaginer en effet que la France que le proverbe yiddish « heureux comme un juif en France » définit comme un paradis de tolérance et d’émancipation puisse être le siège d’une telle violence antisémite ? A l’occasion du Congrès Sioniste, la diaspora prend conscience de sa force, de sa diversité, mais aussi de sa profonde et indestructible unité en tant que peuple juif.

Il s’agit donc bien au départ d’une idéologie de réaction et de survie, même si elle s’inscrit historiquement dans un vaste mouvement européen qui voit fleurir les nationalismes avec le triste résultat que l’ont connaît : les juifs européens font de leur appartenance culturelle et cultuelle, violemment remise en lumière par le poids de l’actualité, le socle d’un projet politique de retour à leur terre.

En 1881 apparaît l’association « les amants de Sion », puis à partir de 1882 le baron Edmond de Rothschild achète sur fonds propres de la terre en Palestine pour y fonder un premier établissement. Enfin, en 1887 est créée l’Union Sioniste Mondiale qui obtient rapidement sur place un « Foyer National Juif » puis la reconnaissance de la Société des Nations, le tout contre l’avis des Arabes qui craignent évidemment à terme d’être dépossédés de leurs terres. Cette crainte a pour conséquence directe la naissance du sentiment national palestinien vite porté par un fort mouvement panarabe. Pour prévenir les débordements, déjà, le territoire est alors placé sous contrôle britannique. Des dizaines de milliers de juifs immigrent, aidés par l’Agence juive, d’abord de façon officielle, puis clandestine, car les Britanniques pratiquent une politique de plus en plus pro-arabe et remettent même un rapport préconisant une immigration juive zéro et la création d’un nouvel état arabe indépendant. Dans un tel contexte, les juifs sionistes passent au combat de 1944 à 1947. Les Anglais sont contraints de restituer leur mandat et l’ONU nouvellement créé tente de prendre des résolutions qui restent encore aujourd’hui inappliquées, laissant planer les plus grandes incertitudes sur l’avenir du Proche-Orient.

Car il en va du sionisme comme d’autres nationalismes : il revêt plusieurs formes et degrés notamment liés aux problèmes de variabilité du territoire finalement revendiqué (selon qu’il inclut ou non la Jordanie et les territoires occupés), il s’agit de savoir si Israël doit être un état laïque pour les juifs (dans des frontières bibliques relatives) ou un état théocratique juif (cette dernière option étant extrêmement minoritaire).

Les sionistes modérés largement majoritaires demandent outre le retour de la paix, le respect des résolutions de l’ONU selon le plan de partage de 1947 qui prévoit la création de deux états, Israël et la Palestine. (rappelons au passage qu’il fut non seulement refusé par les arabes mais aussi par les juifs intégristes et que c’est dans ce climat que s’est créé l’état d’Israël, générant le départ de 750000 arabes et l’arrivée de 80000 juifs). Rappelons qu’aujourd’hui 15% de la population israélienne est arabe.

A la lumière des équilibres mondiaux, du progrès des extrémismes, de la mondialisation des conflits, et des logiques géopolitiques, la survie d’Israël est essentielle à la survie du peuple juif et au-delà, à la survie de cet occident judéo-chrétien dont il est le levain philosophique, scientifique et culturel depuis plus de deux millénaires.

Tordons le coup aux idées reçues !

Etre sioniste ne signifie pas refuser un état palestinien

Etre sioniste ne signifie pas un racisme anti-arabe, anti-musulman ou anti-chrétien

Etre sioniste ne signifie pas être juif orthodoxe

Etre sioniste n’implique pas d’être juif

Etre sioniste n’exclut pas la double appartenance

Etre sioniste c’est vouloir un état d’Israël en paix

Mais :

Etre antisioniste, vouloir la disparition d’Israël, c’est à terme condamner l’existence même du peuple juif.

Etre antisioniste c’est ne pas voir qu’Israël est emblématique de la totalité de la civilisation européenne.

Partager cette page
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :